Samedi 2 octobre, Noëlle Châtelet était à l’Auberge de la Treille, à Saint-Martin-le-Beau pour présenter son dernier livre Laisse courir ta main et échanger avec ses lecteurs.
Le mauvais temps, pluie et vent, n’avait pas découragé les amateurs de littérature, et la rencontre avec l’auteur fut délicieuse et chaleureuse. L’écrivain s’y est révélée touchante de sincérité, sautant de confidences en convictions.
Le livre est né de l’immobilisation contrainte de l’auteur, clouée au lit, corsetée. Il en fallait plus pour tarir l’expression et le discours. Elle qui se dit opiniâtre lorsque l’hôte des lieux lui demande quelle est sa principale qualité, met à profit la contrainte du corps pour entamer un dialogue avec elle-même. Les maux du corps se fondent en mots.
La question du corps justement parcourt l’œuvre de Noëlle Châtelet (Une longue réflexion, entamée à dire vrai par un travail universitaire qui l’a menée à une thèse doctorale : Le Corps à corps culinaire : images et institutions, sous la direction de Gilles Deleuze). Il faut avoir lu Histoires de bouches, recueil de nouvelles paru à la fin des années 80, et se laisser explorer le rapport si complexe que nous entretenons avec le corps. Si la petite musique douce des mots dit l’amour et la jouissance, elle dit aussi la part la plus sombre qui se tient tapie dans les cervelles et les ventres dans un récit parfois transgressif.
Transgression aussi dans La dernière Leçon, chronique de la mort programmée de la mère de Noëlle Châtelet. Décider de la date de son départ comme un dernier acte de vie. Un livre bouleversant pour apprivoiser l’idée de la mort, la sienne et celle de ses proches. Une expérience intime muée en plaidoyer pour une fin de vie digne.
Piochez sans retenue dans l’œuvre de Noëlle Châtelet : La Dame en bleu, La Femme coquelicot, Au Pays des vermeilles ou Madame George… Ressentez, âme et corps réunis.
Il serait injuste d’omettre la présence lumineuse de la musicienne et interprète Katerina Fotinaki qui a distillé musiques et textes tout au long de la soirée, venant ponctuer les propos de Noëlle Châtelet. La complicité et l’amitié réciproque de ces deux belles personnes ont ajouté au charme de la soirée.
Pour en savoir plus sur le dernier livre de Noëlle Châtelet : https://www.qwant.com/?client=brz-moz&q=noelle+chatelet&t=videos&o=0%3Aqn__C-S8oHs
Pour découvrir les prochaines dates des rencontres littéraires de l’Auberge de la Treille : https://www.auberge-de-la-treille.com/
Pour écouter Katerina Fotinaki : https://www.youtube.com/watch?v=iiM0SV0e9kA ou https://www.qwant.com/?client=brz-moz&q=katerina+Fotinaki&t=videos&o=0%3A_9t3VdK0KgY
Merci Sylvie Nau pour cette belle présentation…Une rencontre quand elle porte la vérité d’une langue qui n’est pas du semblant et transmet la sincérité d’une belle humanité, laisse une empreinte qui a valeur thérapeutique. Merci Mme Châtelet de nous avoir fait du bien.