Violet. Purple rain, Prince. Interrogation poétique ? Un délire ?
Violet, 50% de bleu cyan + 50% de rouge magenta.
Retour d’école. La nuit froide de cet hiver se pare du rouge des hauts fourneaux d’Anzin. Le gigantesque halo de l’éruption quotidienne se mélange avec le bleu finissant. L’atmosphère ondule dans les variations violettes.
Les courants d’airs sont vifs. Les nuages noirs qui remontent du bas de la rue sont gonflés de neige promise. L’air porte une énergie brutale. Il faut la dompter, s’en rendre joyeux pour l’accueillir.
Et puis, les couleurs se fondent dans le noir presque gelé. Les premiers flocons dansent dans la nuit à la recherche d’un lieu où se poser. Je les observe se dissoudre dans les derniers degrés du bitume gris. J’attends dans la bise, la bouche ouverte, qu’une tache de ouate vienne piquer ma langue.
Ça tombe dru. Je suis trempé. Je rentre à la maison. La cuisine embaume le camphre. C’est le grand frère qui tousse.
Eh bien moi demain matin, je serai le premier dehors. Le rouge-gorge laissera ses empreintes. Je mettrai du saindoux sur l’appui de fenêtre pour lui.
Purple snow je serai ton… prince.
ÉcriTours 